Non, il ne s’agit pas d’un service de la Chambre de Commerce et d’Industrie dont je voudrais vous révéler l’existence !
La RCCI, Recherche des Causes et Circonstances des Incendies est une démarche scientifique dont les films et séries judiciaires ont pu vous donner un avant goût. Il s’agit d’une méthodologie utilisée pour localiser le lieu de départ d’un feu, en déterminer les causes probables, expliquer le mode de développement de l’incendie et la propagation du sinistre.
La RCCI (issue du Code NFPA 921) est ainsi basée sur la collecte de signes objectifs et vérifiables par une argumentation technique et/ou scientifique.
RCCI : ETAPE 1
Toute investigation sur une scène d’incendie pouvant être destructrice de preuve, la RCCI débute par une phase essentielle d’observation visuelle, afin de relever tous les éléments susceptibles d’être en lien (direct ou indirect) avec l’incendie.
L’observation commence par la partie la moins sinistrée pour se concentrer et se terminer sur la partie la plus sinistrée, tel un zoom effectué à partir d’un plan large.
Cette phase d’observation a pour objectif de figer la scène et les stigmates de l’incendie par la prise de photographies qui serviront de « témoin » pour la suite des investigations. Cette phase sera d’autant plus utile qu’elle interviendra rapidement après le sinistre.
En effet, les photographies initiales se révèlent souvent primordiales, au fur et à mesure de l’avancée des investigations.
RCCI : ETAPE 2
S’en suit une phase de déblais, nécessaire mais destructrice.
Les déblais doivent être identifiés, conservés et stockés en vue d’investigations ultérieures. Ils font alors l’objet d’un tri long et minutieux.
RCCI : ETAPE 2
La recherche du point d’origine de l’incendie peut alors débuter.
Il s’agit d’identifier où s’est produite la « relation du triangle du feu » (réunion d’un combustible, d’un comburant et d’une source d’énergie). Par exemple, les dépôts de suie matérialisent sur les parois verticales le déplacement et la propagation des flammes à partir du foyer initial. Il s’agit du « cône de carbonisation ». Le point d’origine de l’incendie doit être recherché notamment au niveau du plus bas point de carbonisation, point de départ de ce « cône de carbonisation » s’il existe.
Eh oui, en matière d’incendie, les murs parlent !
Vient ensuite la reconstitution des lieux et l’analyse de la propagation de l’incendie.
Il s’agit souvent d’opérations longues, lesquelles donnent lieu (soit pour confirmer une hypothèse soit pour lever un doute) à des investigations et analyses complémentaires. Il peut s’agir par exemple d’utiliser un détecteur pour contrôler l’absence de produit inflammable ou de réaliser des prélèvements en respectant un protocole précis. Tous les éléments susceptibles de constituer une source d’énergie (dont ceux trouvés dans les déblais) sont ainsi analysés isolement, puis dans leur relation éventuelle avec le point d’origine.
Un seul constat peut à lui seul invalider toute une hypothèse : l’analyse du processus de propagation doit donc être vérifiée par les signes objectifs observés à partir du point d’origine.
C’est tout l’enjeu d’une expertise (un peu comme dans les films) : reconstituer les pièces d’un puzzle.