Aujourd’hui, 19 mai, c’est la Saint Yves.
Né en 1253 dans les Côtes d’Armor, Yves HELORY de KERMARTIN était magistrat ecclésiastique et avocat.
À une époque où aucun diplôme n’était nécessaire, Yves HELORY de KERMARTIN se distinguait de la multitude des praticiens en fonction auprès des Tribunaux Seigneuriaux par sa formation. Il était en effet licencié en Droit Canonique et en Droit Civil.
Mais Yves HELORY de KERMARTIN se distinguait également et surtout par son approche de la Justice. Il était ainsi décrit par ses contemporains comme un homme rendant la justice d’une manière sainte et juste « sans faire de choix ni de différences entre les personnes » et faisant « tous ses efforts pour ramener [les parties] à la paix et à la concorde ».
Qualifié d’« avocat des pauvres », il prenait dans sa vie privée la défense des malheureux trop impécunieux pour pouvoir recourir aux services des auxiliaires ordinaires de la justice.
De son vivant, cet homme de foi et de loi était considéré comme un modèle par de nombreux juristes, désireux que leur activité professionnelle demeure au service de la Justice, celle qui empêche la société humaine d’être entièrement soumise « au règne de la puissance brute, au pur arbitraire ou à la simple utilité » (Dictionnaire de philosophie politique, P. RAYMANDE/S. RIALES, PUF PARIS 1996).
Il est mort en 1303 et a été canonisé le 19 mai 1347 par le pape Clément VI.
Saint Yves s’est trouvé confronté à son époque aux questions fondamentales que se pose nécessairement un jour ou l’autre tout juriste réfléchissant à sa fonction et à sa place dans l’édifice social.
Trois valeurs ont guidé sa vie et sa pratique : l’intégrité, l’esprit de paix et la charité.
Qui était mieux placé que lui pour servir de guide à notre profession ?
Aujourd’hui, 19 mai, c’est la Saint Yves, et donc la fête des Avocats.
Mais ce ne serait pas vraiment et totalement « notre fête » sans quelques perles d’audiences et de l’auto dérision…
Nous vous laissons apprécier la précision et la pertinence de ces questions posées en cours d’audience par des Avocats :
– Vous avez vécu dans cette ville toute votre vie ?
– Pas encore !
– (Montrant la photo d’un homme) C’est vous ?
– Oui, monsieur.
– Et vous étiez présent quand la photo a été prise ?
– Quel est le jour de votre anniversaire ?
– 15 Juillet.
– Quelle année ?
– Chaque année.
– A quelle distance se trouvaient les véhicules l’un de l’autre au moment de la collision ?
– Vous souvenez-vous à quelle heure vous avez examiné le corps ?
– L’autopsie a commencé vers 20H30.
– Et M. Dennington était mort à cette heure ?
– Non, il était assis sur la table à se demander pourquoi je faisais une autopsie.
– Docteur, avant de faire votre autopsie, avez-vous vérifié le pouls
– Non.
– Avez-vous vérifié la pression sanguine ?
– Non.
– Avez-vous vérifié s’il respirait ?
– Non.
– Alors, il était possible que le patient ait été vivant quand vous avez commencé l’autopsie ?
– Non.
– Comment pouvez-vous en être certain, docteur ?
– Parce que son cerveau était sur mon bureau dans un bocal.
– Mais le patient ne pouvait-il quand même pas être encore en vie ?
– Il se peut bien qu’il ait été en vie, en train de pratiquer le droit quelque part !
Nous vous avions prévenu, aujourd’hui, 19 mai, c’est « notre fête » !